que je n'ai pas écrit ici. Figurez vous que d'après mes stats, il y a tout de même encore quelques personnes qui parfois me lisent. j'en suis époustouflée. (et je me demande comment les 3 lecteurs du mois de juin ont fait pour arriver là).

3 ans, donc. 3 ans d'apprentissage, de remise en question, d'errance, d'alternance en l'autoritarisme et le bienveillant laxisme. 3 ans, et de moins en moins de culpabilité. Pas faute pour certain(e)s d'essayer de nous culpabiliser à chaque fois qu'on leur donne l'occasion de l'ouvrir.... non, ce post ne sera ni bienveillant, ni CNV. (et finalement, après écriture et relecture, je me trouve choupie)

aujourd'hui, dans ma boite mail, j'ai un message des supers parents, Camille et olivier. Je ne sais même plus pourquoi je suis dans leur mailing liste, je me dis chaque semaine que vraiment il faudrait que je m'en enlève, mais quoiqu'il en soit, je reçoit une invitation à une web conférence de Madame Isabelle Filiozat. avec la possibilité de lui poser des questions en direct.... et j'avoue, vraiment j'avoue être tentée de m'y inscrire, dans l'unique but de lui dire, à la dame, que je n'en peux plus d'elle. Je n'en peux plus d'elle et de tous ceux qui gravitant dans la même sphère, organisant le même type de conférence, atelier de parents, formation de thérapeutes perchés, tout ceux qui au nom de la bienveillance n’hésitent pas à passer leur temps à culpabiliser tout le monde à base de concept pseudoscientifiques (basé, pour ce que j'en ai lu, sur la seule qui mérite au nom de la dame, d’être recopiée à toute les sauces) (à savoir la théorie de l'attachement de bowlby) (Wikipédia est un ami utile, lecteur)

Évidemment, je n'ai pas tout lu, de la dame, j'en ai lu 4 ou 5, et puis à s'auto paraphraser à longueur de temps elle m'a usée. Elle m'a surtout usée, à force d’écrire que c'est si simple, de ne pas crier, ne pas punir. Et puis qu'il ne fallait surtout pas le faire. A croire que la résilience est un mot inventé, à croire que le moindre cri fera de nos enfants de futurs tortionnaires dont la psyché aura été détruite par cet horrible parent maltraitant que nous sommes, à de temps en temps hurler que "ça suffit maintenant vous dormez, je veux dormir, laissez moi dormir" (je songe à créer l'association des mères d'insomniaques)

exemple, de la bienveillance de la dame : filliozat-nous-sommes-les-seuls-a-crier-sur-nos-enfants-

Entre la culpabilisation des parents français dans leur ensemble ("nous sommes les seuls en Europe à crier" (partout ailleurs en Europe, l'éducation, la vie avec nos enfants se passe dans le calme et la sérénité?), l'absence de source (quelles études lui permettent d'affirmer qu'ailleurs on ne crie pas, de nous parler de l'effet du cri sur le cerveau de l'enfant ? ), et la petite contradiction en 10 lignes qui va bien " Tout doit être mis à la poubelle quand il s'agit de conseils ! Un parent n'a pas à recevoir de conseils, où alors cela signifie qu'il est dans un rapport de soumission à celui qui lui dit comment faire."................."Il faut privilégier la relation. Apprendre à se calmer avant de réagir impulsivement. Se demander ce que ressent l'enfant et si notre comportement génère chez lui du stress ou de la joie. Ne surtout pas rentrer dans un rapport de forces : l'enfant n'a aucune intention de manipulation ou de provocation. Naturellement, il a toujours envie de faire plaisir à ses parents. Enfin, s'interroger pour savoir si dans 20 ans, on regrettera ce que l'on a fait."

IL faut. à bien y réfléchir, ce n'est pas un conseil, c'est une injonction. L'injonction de bien faire. l'injonction d’être capable d’écouter les ressentis de nos enfants, y compris quand nous ne sommes pas capable de nous écouter nous même. Y compris quand l'enfant recherche l'attention de la façon la plus insupportable qui soit.

Comprendre le fonctionnement de l'enfant, oui, c'est une chose excellente, c'est souhaitable. Maintenant nous ne sommes pas toujours en mesure de comprendre à l'instant T, nous ne sommes pas toujours en mesure de contrôler nous mêmes nos émotions, et d’empêcher les actes ou paroles qui en sortent. L'important pour moi, ce n'est pas de ne pas (crier, punir, menacer, compter jusqu'à 3) (un jour mes enfants comprendront qu'à 3 je n'ai aucune idée de ce qu'il va arriver, et ce jour là, je me sentirais bien bien conne), c'est de faire à chaque moment de mon mieux, du mieux que je peux à l'instant T. et puis si mon mieux n'est pas tip top, je réparerais. Je reprendrais avec eux, j'expliquerais, je m'excuserai si nécessaire. Mais non, je ne vais pas regretter dans 20 ans de ne pas avoir été cette espèce de pedopsy sous tranxene que les vendeurs de rêves que sont les coach parentaux érigent en idéal.

(j'invite, pour ceux qui voudraient vraiment lire sur la parentalité, à préférer l'original à la bouillie mainte fois ressassée (aka donc John Bowlby sur l'attachement), pour ceux qui veulent de la vraie bienveillance et du vrai travail de recherche à se pencher plutôt sur les ouvrages de Mathieu Ricard, et puis pour ceux qui croient vraiment que les enfants d'aujourd'hui sont plus difficiles, à cuisiner leurs parents et grands parents sur les âneries faramineuses accomplies bien avant qu'on ne puisse incriminer les additifs et la télévision pour tout)